Le vent des Steppes de Penny Watson Webb

Une épopée historique du temps d'Attila ! Ce détail, qui n'en est pas vraiment un, mérite d'être souligné.  Lectrice de romance historique depuis des décennies, c'est bien la première fois que je me plonge dans la lecture d'un roman se situant à cette période de l'histoire. Et je remercie chaleureusement les éditions "VFB" pour cette superbe découverte. 

Résumé 

450 - Gaule romaine. Alors qu'Attila et ses hordes envahissent la Gaule, un seul homme se dresse devant l'envahisseur afin de protéger un empire en déclin : Aétius. Le général romain détient une carte maîtresse dans sa main, une femme venue d'Éthiopie, Makéna, héritière de la reine de Saba, qui, par son courage et sa volonté, saura faire fléchir Laudaric, prince des Vandales à qui elle a été promise. Ennemis devenus époux, ils devront déjouer les complots et les trahisons avant de chercher ensemble une réponse : où se trouve l'avenir du monde ? Dans ce qui reste de l'Empire romain et les espoirs de l'Église ou dans les yeux du Fléau de Dieu ? Dans ce contexte politique et guerrier, les hommes et les femmes des deux clans se battent bien plus que pour un territoire : ils se battent pour la civilisation.

L'auteure pose le décor d'une époque ravagée par les conquêtes du célèbre Attila Le Hun. 

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il n'est pas dépeint comme une figure sanglante dans tous l'Occident. Les traditions scandinaves et germaniques le dépeignent de manière très positive jusqu'à la Hongrie qui le érige en héros fondateur. Petite parenthèse historique que je trouve intéressante à mentionner. 

Bien que le contexte historique puisse nous donner l'idée d'une période sanglante et violente, ce qui est le cas, l'auteure a subtilement dosé les éléments de contexte dans ce qui est, ne l'oublions pas, une romance historique. On reste dans l'évocation bien plus que dans une réelle présentation de la sauvagerie et la barbarie de l'époque. Tout ça pour dire que si la période aurait pu être un frein à la découverte de ce roman, ne vous en faites pas, l'auteure réussi à maîtriser parfaitement le contenu. Âme sensible, ne vous abstenez pas ;) 

Voilà pour les éléments de contexte. Venons-en maintenant à ce qui est l'essence même de l'histoire. Les héros de cette histoire et surtout Makéna, descendante de la célèbre reine de Saba et héroïne peu commune au regard de ce qui se fait d'ordinaire. De la diversité dans une paysage plutôt formaté, je plussoie !  (selon diverses sources, l'un des prénoms de la reine de Saba serait Makéda. Makéna avec un N signifie "fille de soleil". J'imagine que l'auteure s'en est inspirée pour donner son nom à l'héroïne de son roman). Je lui demanderai à l'occasion :) 

Élevée parmi les romains, Makéna perdra sa famille d'adoption lors d'un raid sanglant et, à compter de ce jour, seule la vengeance guidera ses pas... Elle se perfectionnera dans le maniement des armes, ambitionnera de devenir espionne pour le Pape auprès du roi des Huns.

Jusqu'à sa rencontre avec Laudaric, prince des Vandales qui deviendra son époux. Enfant, il a été recueilli par le chamane Aiko qui l'élèvera comme son propre fils. Par la suite, il deviendra l'homme de confiance d'Attila s'attirant ainsi la jalousie de la progéniture de ce dernier.

Dès lors, Makéna sera confrontée au dilemme de poursuivre sa vengeance ou écouter son coeur. Et avec son époux, Laudaric, elle devra faire face aux complots et trahisons qu'ourdissent de secrets ennemis.  

J'ai particulièrement apprécié qu'à travers les yeux de Makena, tout ne soit pas manichéen comme pour les autres. Elle découvre qu'Attila n'est pas le monstre que l'on à tendance à nous dépeindre. Après tout, au même titre que n'importe quel vainqueur, il a soif de conquêtes. Et la réalité historique n'est pas nécessairement la même d'un côté ou de l'autre.

J'ai passé un excellent moment de lecture et je le recommande aux passionnées d'histoire, aux amoureuses de romances et aux autres, qui souhaitent découvrir un pan de l'histoire, pas si connu que cela.

Bonne lecture, ou pas.

Sanasan